L’économie du Donut

Si vous avez lu nos précédents articles sur les limites planétaires et les besoins sociaux, vous avez déjà compris que l’activité humaine est « coincée » entre deux injonctions contradictoires :

  • D’une part, de maintenir – voire de développer – l’activité économique pour créer de la richesse collective et ainsi satisfaire au mieux tous les besoins sociaux,
  • Et en même temps de tenir compte des limites physiques et biologiques de notre planète pour ne pas mettre en péril l’écosystème qui est indispensable à la vie sur Terre telle que nous la connaissons, et en particulier de la vie humaine.

Dit comme ça, cela n’a pas l’air très compliqué n’est-ce pas ? Sauf que notre système économique s’est construit sans tenir aucun compte des limites planétaires, et suppose, à tort, que les ressources naturelles sont disponibles de manière illimitée. D’où un système économique qui repose sur l’idée d’une croissance permanente et infinie, ce qui est à l’évidence contradictoire avec la notion de limites à ne pas dépasser.

Face à ce constat dramatique (« on va dans le mur »), de nombreux acteurs (économistes, ingénieurs, scientifiques, climatologues, anthropologues, écologistes, philosophes, …) ont tenté et tentent encore de proposer des issues de secours, c’est à dire de proposer une (r)évolution de notre système économique pour que celui-ci prenne enfin en compte la limitation des ressources naturelles, et si possible sans sacrifier aucun des besoins sociaux. Ce sont ces réflexions qui sont à l’origine de nombreux concepts tels que « la sobriété heureuse » (Pierre Rhabi) et surtout de « la décroissance » (de André Gortz à Timothée Parrique en passant par Edgar Morin, Serge Latouche, Nicholas Georgescu-Roegen, Paul Ariès et bien d’autres).

Le concept de décroissance est encore mal compris, injustement décrié et trop souvent caricaturé (le fameux « retour à la bougie » ou « à la lampe à huile », le « modèle Amish », « l’écologie punitive ») notamment par une partie du personnel politique qui ne jure que par la croissance économique et qui a encore beaucoup de mal à appréhender la notion de limites (le manque de culture scientifique de nos élites politiques n’est sans doute pas étranger à ce problème). Nous y consacrerons prochainement un article dédié, mais en attendant nous vous renvoyons vers l’article de Wikipédia.

Et du coup c’est un concept qui fait peur, car pour beaucoup de gens, la notion de « décroissance » est synonyme de « décroissance sociale » : baisse des revenus, baisse de la qualité de vie, plus de contraintes et moins de liberté, etc. C’est pourquoi de nombreux acteurs essayent aujourd’hui de proposer des modèles alternatifs sans employer ce terme de décroissance.

Une économiste britannique, Kate Raworth, a particulièrement réussi dans ce domaine, en popularisant le modèle économique du « Donut ». Pourquoi un « Donut » ? Parce que son modèle ressemble au célèbre beignet anglo-saxon (voir illustration ci-dessus):

  • Au milieu (le trou du Donut), les 12 besoins sociaux qui doivent être satisfaits pour permettra à chacune et chacun de vivre une vie digne et autonome ; ce coeur social matérialise un « plancher social » qui est le minimum à garantir par le système économique
  • Aux limites du beignet, les 9 limites planétaires que le système économique doit respecter et ne pas franchir pour ne pas mettre en danger la vie elle-même.

Ces deux frontières définissent donc un espace en forme de donut (en vert ci-dessus) dans lequel l’activité économique peut évoluer et prospérer de manière sûre et efficace, à la fois pour les humains et pour les autres habitants de la planète.

Voilà pour l’essentiel de cette théorie. Il existe de nombreux articles plus détaillés et des vidéos qui vous permettront d’approfondir vos connaissances sur ce modèle passionnant. Voici quelques liens pour aller plus loin :

La Théorie du Donut : une autre économie est possible (Oxfam France)

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