Les limites planétaires

Notre planète abrite un « éco-système » dont l’équilibre repose sur ses capacités à produire, absorber, purifier, recycler, transformer tous les flux de matières – solides, liquides ou gazeux – qui circulent dans ce système.

Seulement voilà : ces capacités-là ne sont pas illimitées. Et si on dépasse ces limites, on déséquilibre tout le système. Et comme vous vous en doutez, les humains dépendent de la bonne santé de ce système pour vivre et survivre. Donc si on dépasse ces limites, on met l’humanité en danger, rien que ça.

Alors quelles sont ses limites ? Lesquelles sont déjà dépassées ? Quel rapport avec l’empreinte écologique ? On vous explique tout ça.

Neuf limites (ou frontières) à ne pas dépasser. Et pourtant…

Les limites planétaires sont des seuils quantitatifs à ne pas dépasser si on veut préserver le fonctionnement et l’équilibre de l’éco-système « Terre ». Au nombre de 9, ils ont été définis en 2009 par une équipe internationale de 26 chercheurs conduite par le suédois Johan Rockström.

Chacun de ces 9 seuils correspond, dans un domaine donné, à une capacité maximale de notre éco-système. Les définitions précises de chaque indicateur et des seuils associés sont assez techniques. Alors voici un tableau simplifié pour comprendre l’essentiel :

Limite planétaireDescriptionMesureLa limite est-elle dépassée ?
Changement climatiqueAugmentation des gaz à effet de serre (GES), provoquant une augmentation de la température moyenne du globe2 indicateurs :
– Concentration de gaz carbonique (CO2) dans l’atmosphère
– Forçage radiatif (mesure le niveau de réchauffement)
OUI
Utilisation et cycle de l’eauPrélèvement de l’eau douce, perturbant son cycle naturel et asséchant les sols2 indicateurs :
– Consommation d’eau douce (« eau bleue »)
– % des sols anormalement asséchés (« eau verte »)
OUI
(eau verte)
Acidification des océansElévation du pH des océans, affectant le plancton et les coraux, et réduisant l’absorption du CO2État de saturation de l’eau de mer de surface en aragonite (% de la valeur préindustrielle)NON
Appauvrissement de l’ozone stratosphériqueDisparition de l’ozone stratosphérique, exposant les êtres vivants aux ultravioletsConcentration d’ozone dans la stratosphèreNON
Augmentation des aérosols dans l’atmosphèreAugmentation des particules fines dans l’air, pouvant affecter le climat et la santé des êtres vivantsProfondeur ou épaisseur optique d’aérosols (AOD)Non évalué en raison de connaissances scientifiques insuffisantes
Introduction d’entités nouvelles dans la biosphèrePollution chimique, métaux lourds et plastiques affectant les éco-systèmesVolumes produits et quantités rejetées dans l’environnementOUI
Changement d’usage des solsDéforestation affectant le climat et le cycle de l’eau% de la surface des forêts originelles (avant 1700) toujours boiséeNON, MAIS ZONE D’INCERTITUDE
Perturbation des cycles de l’azote et du phosphoreExcès d’azote et de phosphore du aux activités humaines et affectant les sols et les eaux (eutrophisation, anoxie, …)Quantités d’azote et de phosphore rejetées par les activités humainesOUI
(Azote)
Erosion de la biodiversitéDiminution du nombre d’individus par espèce et extinction de certaines espèces, ce qui déséquilibre les éco-systèmes.2 indicateurs :
– IIB (Indice d’intégrité de la biodiversité)
– Taux d’extinction
OUI

Mauvaise nouvelle : 5 limites sont déjà dépassées

Comme on le voit dans le tableau et le graphique ci-dessus, 5 des 9 limites planétaires sont déjà dépassées : changement climatique, cycle de l’eau (pour l’eau verte), pollution de la biosphère, cycle de l’azote et biodiversité. Globalement nous sommes entrés dans une zone d’incertitude très risquée, notamment parce qu’on ne connaît pas encore tous les effets systémiques de ces dépassements, qui peuvent en engendrer d’autres ou provoquer des phénomènes d’emballement que les humains ne pourraient plus maîtriser. Les nouvelles ne sont donc pas très bonnes. D’où l’importance de comprendre et de mesurer ces différents indicateurs.

Quel rapport et quelle différence avec l’empreinte écologique ?

L’empreinte écologique est un indicateur global, « macro-écologique », qui a le mérite d’agréger tous les aspects de consommation des ressources naturelles (matière, eau, énergie) et de production de déchets et de pollution, pour les intégrer dans un indicateur unique, mesuré en surface terrestre.

De ce fait, la complexité du calcul est un peu « cachée », et permet d’aboutir à un concept simple sur lequel il est plus facile de communiquer au grand public. Ce n’est pas un hasard si les médias généralistes parlent plus volontiers de l’empreinte écologique que des 9 limites planétaires, qui sont beaucoup plus techniques.

Le point commun entre ces 2 concepts, c’est qu’ils proposent tous les 2 une méthode pour quantifier notre impact sur l’environnement et le comparer à une limite qui ne peut être franchie qu’en mettant la survie de notre espèce (et des autres) en danger.

Faut-il paniquer maintenant ?

Paniquer ne servira pas à grand chose, mais vous avez raison d’être très inquiet. L’important surtout, c’est d’agir maintenant, et vite. Et on va essayer de vous y aider, à notre modeste échelle, avec les conseils et les informations que nous mettons à votre disposition sur ce site.

Pour aller plus loin sur ce sujet (ce sont aussi nos sources) :

Article Limites planétaires de Wikipédia en français (auteurs)

A lire ou à relire : Les Limites À La Croissance – Edition Spéciale 50 Ans (Dennis Meadows, Donella Meadows, Jorgen Randers)

La France face aux neuf limites planétaires

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